Les toiles de Jo san nous entrainent dans l’univers de la méditation. Figuratives, parfois à la limite de l’abstraction, elles composent avec matérialité, taches, gestuel et figuration douce.C’est à l’adolescence que Jo San éprouve un choc profond face à la grande peinture chinoise des dynasties Song et Ming ou les lavis de la peinture japonaise. Au-delà de la figuration, ces personnages immergés dans l’espace, ces paysages plein de vide mais habités par l’invisible et l’intemporel résonnent en elle de façon intense. Cette présence qu’elle pouvait retrouver hier chez Vermeer, Turner, ou chez des peintres modernes tels que Hopper, Rothko, aujourd’hui chez Fabienne Verdier, fonde l’objet de sa recherche.
Pour Jo san, la technique, acrylique souvent mêlée de collages de papiers de soie, n’est pas un but en soi. Elle est au service de l’état de conscience que génère le tableau chez le spectateur, de l’énergie qu’il dégage, force et douceur à la fois, calme, joie délicate qui palpite… Les sujets ne sont là que pour souligner l’espace vaste et rayonnant dans lequel ils existent. Comme le dit un adage zen, ils ne sont que le doigt qui montre la lune.
Tel un diffuseur de parfum, les tableaux de Jo san vous conduisent vers la perception sensible d’une réalité simple mais subtile, un espace autre, infini, peut-être le vrai silence.